En présence de : Monsieur Laville, Maire de Demouville Monsieur Rodolphe Thomas, Député Monsieur Christophe Pielot, Conseiller Départemental Monsieur Cyril Laville, Maire de la Commune de Demouville Madame Paulette Trinquet, Inspectrice Départementale de l'Education Nationale Monsieur Sylvain Bouvet, Professeur des Ecoles |
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« Je suis la seconde fille d’un réfugié politique arrivé en France en 1915 fuyant son pays, la Turquie, où il était condamné à mort. Son crime : directeur de l’Agence Télégraphique Ottomane qu’il avait fondée , il refusa de collaborer avec les Allemands lorsque la Turquie enta en guerre à leurs côtés. La France était sa seconde patrie : il avait fait ses études à Paris, parlait plusieurs langues mais sa culture était entièrement française... La France... on n’imagine pas, aujourd’hui, ce que ces deux mots signifiaient pour un étranger, leur charge d’amour, de vénération, de gratitude...C’est cela qu’au plus profond de mon enfance j’ai hérité qui me rend, aujourd’hui encore, sensible à chaque instant le bonheur de vivre en France... » Voilà comment Françoise Giroud (de son vrai nom France Gourdji) se présente au début d’Arthur ou le bonheur de vivre (paru en 1997). Son père meurt alors qu’elle n’a que 8 ans laissant sa famille dans le dénuement matériel le plus complet. Elève brillante, elle se voit obligée d’abandonner ses études à 14 ans pour gagner sa vie. Elle apprend la sténo pour devenir secrétaire mais les hasards de la vie lui font rencontrer Marc Allégret qui l’engage pour être script- girl à 16 ans. Son premier film sera Fanny. Elle figurera sur le générique de la grande illusion et de beaucoup d’autres films célèbres. Ses relations lui permettront de côtoyer l’élite intellectuelle des années 30 : Joseph Kessel, André Gide, Marcel Pagnol, les frères Prévert, Jean Renoir, Louis Jouvet, Saint-Exupéry (qui lui donnera son baptême de l’air)... Pendant la guerre, elle est emprisonnée à Fresnes pour faits de résistance. Sa sœur et son beau-frère connaîtront la déportation dans les camps. A la Libération, toujours en quête d’indépendance, elle devient journaliste et rencontre Pierre et Hélène Lazareff qui lui confient la direction du journal Elle de 1945 à 1953. Cette année-là, avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, elle fonde L’Express dont elle assure la direction jusqu’en 1974. Femme classée à gauche - et le revendiquant - elle se fâche avec ses amis en acceptant par provocation, ou par défi, un poste de Secrétaire d’état à la condition féminine d’un gouvernement de droite de 1974 à 1976, puis de secrétaire d’état à la Culture de 1976 à 1977. Coïncidence, hasard ? sa meilleure amie aura été jusqu'à sa mort la propre fille d’André Malraux, ministre de la culture du général de Gaulle. Elle trouve le temps malgré ses nombreuses activités de fonder une ONG : ACF (action contre la faim) qui regroupe aujourd’hui plus de 300 volontaires dans le monde. Son œuvre littéraire compte une trentaine d’ouvrages dont plusieurs biographies de femmes : Jenny Marx, Alma Mahler, Marie Curie, les Françaises, etc.. Intellectuelle éclairée et engagée, bourreau de travail, féministe, modèle d’élégance et de raffinement Françoise Giroud incarne le combat des femmes du 20e siècle en France. |
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