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10 juin
  • Le 10 juin 2016 à 20:00

 

Entretien avec Daniel WIMART-ROUSSEAU (mars 2016)

Comment vous est venue cette passion pour les coquillages ?

En 1975, enseignant* alors à HEROUVILLE ST CLAIR, j’emmenais mes élèves à OUISTREHAM pour leur faire découvrir la faune du bord de mer. Notre collecte était ensuite identifiée puis exposée. Ce fut pour moi le début de cette passion qui m’anime encore aujourd’hui.

Au départ, aviez-vous une formation scientifique ?

Au-delà d’un Bac « Sciences», mes connaissances découlent d’une auto-formation et des contacts noués dans le cadre de l’Association Française de Conchyliologie à laquelle j’ai vite adhéré. J’y ai rencontré non seulement de nombreux passionnés, qui pour certains sont devenus d’excellents amis, mais aussi des scientifiques dont les conseils sont précieux. Je me suis également constitué une documentation à laquelle je ne manque pas de me référer.

N’avez-vous pas occupé des responsabilités au sein de l’Association Française de Conchyliologie ( l’ A.F.C.) ?

J’en ai été le « Délégué Régional» pour la Normandie durant dix ans. Je n’occupe plus cette fonction aujourd’hui mais je milite toujours activement dans l’association. J’écris fréquemment des articles à caractère scientifique ou des récits de voyage pour sa revue XENOPHORA qui est une publication trimestrielle, en partie bilingue, diffusée dans le monde entier. J’ai traité de divers sujets comme l’élevage des ormeaux et des oursins, la pêche des bulots ( Buccinum undatum) et les aberrations dans cette espèce. J’ai aussi fait le récit de plusieurs séjours à l’île de la Réunion, j’ai parlé des coquillages qui sont des records en taille et des variations de forme au sein d’une même espèce (Thais haemastoma). Mon dernier article s’est intitulé « Voyages aux îles Marquises ».

Et quoi d’autre en dehors de votre collaboration à la revue XENOPHORA ?

Chaque année, à Paris, je participe aux Rencontres Internationales du Coquillage qui rassemblent le « gratin» des collectionneurs et des scientifiques venus du monde entier. Avec les dirigeants de l’AFC, j’ai effectué plusieurs voyages destinés à prospecter intensivement sur un secteur donné ; à TENERIFE (îles CANARIES), à DJERBA (TUNISIE), en ALGARVE (PORTUGAL) et au SENEGAL.

A l’évidence, vous avez le goût des voyages !

Chacun sa passion! A TROUVILLE, où je suis né, de ma chambre j’avais une vue imprenable sur la baie de Seine. Cette vision de la mer m’a probablement donné le goût du voyage. Dans la famille, on évoquait souvent mes oncles qui furent de grands voyageurs. L’un d’eux rapporta d’ailleurs de SINGAPOUR un bénitier que je conserve précieusement. Mes parents voyageaient peu, mais chaque été, ils m’envoyaient, ainsi que mon frère et ma sœur, en colonie de vacances. Ce fut une manière de voir du pays. Les grands voyages commencèrent dès la fin de mes études avec un périple d’une quinzaine de jours dans les pays de l’Est et en U.R.S.S. Par la suite, les voyages en famille se multiplièrent et au cours de ceux-ci, comme nous ne voulions pas « bronzer idiots », nous cherchions des coquillages.

En somme, vous êtes allé partout !

Non, mais ça viendra ! Il y a cependant des pays qui ne sont nullement dans mes objectifs du fait de leur instabilité ou de problèmes sanitaires.

Quels seront vos prochaines destinations ?

En fin d’année, je pars toujours pour un ou deux mois au soleil de l’île de la REUNION ou aux ANTILLES, histoire d’échapper à l’hiver. Voici peu, avec l’association ADAIJ que je préside depuis une quinzaine d’années, j’ai effectué un périple de deux semaines au MEXIQUE. Ces derniers temps, je me suis rendu dans les îles grecques avant de partir pour un séjour de trois mois en POLYNESIE (TAHITI, TUAMOTU et îles MARQUISES). Je suis allé ensuite rendu au CANADA, mais n’y ai pas cherché de coquillages. Ces derniers mois, entre différentes expositions, j’ai séjourné en MARTINIQUE, en TURQUIE, en THAÎLANDE et au VIET-NAM avant de retrouver la Réunion puis la Martinique pour les fêtes de fin d’année. D’autres projets sont prévus pour les mois à venir. Au printemps 2016, j’effectuerai un périple en Thaïlande, Birmanie et Philippines. A l’automne, je remettrai le cap sur la Polynésie. Une croisière de 15 jours me permettra de retrouver les Tuamotu et îles Marquises avant de finir en beauté à Bora-Bora !

Tous les coquillages de votre collection ont-ils été ramassés par vous ?

Non, ce serait impossible ! Les provenances sont diverses. Il y a ceux que je trouve moi-même en plongeant ou en contactant des pêcheurs qui en attrapent beaucoup dans leurs filets, dans leurs dragues ou dans leurs casiers. Les relations que j’entretiens avec de nombreux collectionneurs à travers le monde me permettent aussi de faire des échanges. Il existe bien sûr des marchands, et à l’heure d’Internet ils sont nombreux. Je connais nombre d’entre eux mais j’achète rarement car je préfère échanger. Je n’achète que lorsqu’il n’y a pas moyen de faire autrement. Ainsi, en ALGARVE, un pêcheur portugais, qui avait attrapé de très beaux coquillages dans son filet, n’était intéressé que par de l’argent. J’ai dû céder. Ce fut également le cas au SENEGAL, où des jeunes venaient chaque soir m’en proposer. Là encore j’ai cédé car, au fil des jours, ils apportaient des coquillages de plus en plus intéressants.

Combien y a-t-il de coquillages dans votre collection ?

Je ne les ai jamais comptés. Pour ne pas me tromper, je dirai entre 5 000 et 6 000. La collection comprend aujourd’hui, outre les très gros coquillages, plus d’une soixantaine de vitrines et j’en fabrique toujours d’autres puisque chaque voyage me vaut des découvertes. Je possède de superbes spécimens dans la plupart des grandes familles et notamment dans les strombes, les cônes et les harpes. Enfin et surtout, j’ai la quasi-totalité des coquillages européens, à l’exception des micro-mollusques qui n’offriraient pas un grand intérêt visuel pour le visiteur. C’est l’un des l’intérêts de ma collection.

 

* Daniel WIMART-ROUSSEAU a fini sa carrière professionnelle en 2003 en tant que Directeur d’Etablissement Spécialisé à CAEN ( pour adolescents en très grande difficulté). Parallèlement, il a exercé beaucoup d’autres activités : musicien ( il pratique toujours), directeur de centres de vacances, superviseur de stages pour les Universités de Sherbrooke et d’Ottawa ( Canada), auteur d’ouvrages pédagogiques, élu local, président d’associations.

 

 

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